En tant que nouvelle avocate, je suis constamment en mode apprentissage. Bien que j’ai passé ce qui me semble être d’innombrables années à étudier pour finalement devenir avocate, j’ai vite réalisé que ma formation d’avocate n’était peut-être pas aussi complète que je le pensais.

Cette réalisation est devenue évidente lorsque j’ai été invitée à participer à une rencontre de droit collaboratif et que la seule question que j’avais en tête était: « Le droit collaboratif, c’est quoi?». À ma grande surprise, je me suis fait dire qu’il y avait un processus permettant aux gens qui se séparent d’être maîtres de leur séparation. Ceci, tout en profitant de l’aide d’une brochette de professionnels de différents domaines qui ont comme unique objectif de les aider avec tous les problèmes qu’une séparation peut engendrer.

Je me suis donc rendue à ma première rencontre de droit collaboratif sans même pouvoir imaginer à quoi une telle rencontre pouvait ressembler. J’ai été accueillie dans une salle avec une table de conférence dont la moitié était remplie de nourriture et de boissons. Je pensais être au mauvais endroit, mais on m’a assuré que c’était la salle où allait se dérouler la rencontre. Je me suis donc assise avec mon eau et mes fruits et j’ai attendu l’arrivée de tous les joueurs, c’est-à-dire les deux conjoints et leurs avocates respectives ainsi que le neutre. Une fois tout le monde rassemblé d’un côté de la table, la rencontre a débuté. Le neutre a commencé par expliquer brièvement comment allait se dérouler la rencontre. La parole fut ensuite donnée aux conjoints afin de leur permettre de définir leurs objectifs. Le tout se déroulait tout bonnement pendant que les gens, autour de la table, buvaient leur café et mangeaient leur déjeuner.

Je dois avouer que la flexibilité du processus me rendait un peu sceptique puisque j’avais été exposée à autre chose à l’université et pendant mon stage, majoritairement passé au palais de justice. Comment serait-ce possible de venir à un accord sur des sujets sérieux et importants tout en mangeant un déjeuner et en buvant un café? Mon étonnement ne s’est pas arrêté là! Environ quatre heures plus tard, sans compter le temps accordé à la pause du dîner, tous les objectifs de la rencontre établis, au préalable, par les conjoints avaient été atteints. De plus, presque tous les aspects de la séparation avaient été réglés, et ce dans une seule rencontre! Évidemment, je sais qu’il y a eu de nombreuses heures de préparation de la part de toutes les personnes concernées par ce dossier, avant la rencontre. Cependant, je sais aussi le temps requis dans la préparation d’un dossier de cour et, pourtant, je n’ai jamais vu un tel dossier être presque entièrement réglé lors d’une seule comparution. Ce qui est encore mieux, c’est que toutes les décisions prises ont été prises par les conjoints eux-mêmes. C’est eux, avec l’aide des professionnels, qui ont discuté de ce qu’ils désiraient et qui ont, par le biais de la communication, réussi à faire certains compromis pour que tous les deux ressortent gagnants.

À la fin de la journée, je n’avais qu’une seule question en tête « Que puis-je faire afin de participer à un plus grand nombre de rencontres de droit collaboratif? »